dimanche 1 mai 2011
samedi 14 mars 2009
Mille ans de vie à Tiilite
La présente note est une esquisse
d’une étude portant sur la vie et la culture des juifs vivants parmi les
amazighs.
Je m’intéresse à ce sujet depuis
quelques années, en étudiant essentiellement la communauté juive qui a vécue
dans la vallée du Dadès située à 300 km de Marrakech.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêts
l’article qui m’a été transmis par mon frère Mustapha Abdeouahed depuis Boston.
C’était l’article de Daniel j.Schroeter 2001 « intitule la malédiction du
saint » -1- ce texte est inspiré par sa
visite au village de Tillite en été 1997.
Cette citée, abrite depuis plusieurs siècles le cimetière juif, classé
parmi les plus vieux du Maroc, et y repose en toute tranquillité, l’âme du Rabbin
Abraham Hacohen.
Mon but avoué est de relever le
voile, sur la grande histoire de la citée de Tiilite déjà capitale du Dadès à
l’époque Almouahade -2- c’est plus de mille
ans de vie à Tillite qu’il faut creuser.
Non loin de cette citée à 3km
environ, on découvre les vestiges d’une sainte préislamique : c’est le
tombeau de Lalla Satî Mariam connue par peu de gens curieux -3-
D’après la légende orale, le pays
Dadès est plein de Mellahs abandonnés…la toponymie est assez révélatrice de
cette chose, pour paraphraser le chercheur Mohamed Elmanouar -4- .
Le fameux manuscrit de Tillite
n’a pas révèle tous ses secrets, malgré plusieurs tentatives d’explications
d’éminents savants.
Le problème posé par ce texte,
est celui de la présence historique d’une communauté juive et chrétienne dans
la province du Draa avant l’islam. L’école moderne du judaïsme rejette le
contenu de ce texte .Néanmoins, le manuscrit est en lui-même une belle légende
qu’il faut replacer, dans le cadre de la littérature judéo Amazighe. -5-
Pour moi, cette thèse n’est pas
tout à fait juste puisque les recherches récentes en histoire ,en
anthropologie, et archéologie, menées par divers chercheurs Marocains relevant
des universités de Marrakech, d’Agadir et autres, ont démontrés que le pays
Draa fait parie du monde méditerranéen, depuis la nuit du temps …
De l’époque phénicienne, la
tradition orale au Sahara n’a gardée que le souvenir d’une forteresse appelée
Agadir n’ FNIK qui est attribué aux Phéniciens, venus par la mer pour commercer
avec les populations locales.
Les premiers éléments juifs, ou
d’ascendance juive installés dan ces régions, seraient de véritables hébreux.
Une étude de la toponymie de cette région « Dadès, Toudgha, Ziz et
Draa ».ne peut qu’apporter de nouveaux éléments servant d’appui à cette
thèse.
L’étude de l’origine des noms des
lieux comme Zagora, Akboub, Draa, Tillite, Tourbiste, Achrahil Ait Hakki ,Ait Haroun, Ait Hakkou, Ait
Iissi,Ait Moussa, etc. reste à faire…
Une première vague de marchands,
de missionnaires, de pionniers et de prospecteurs à la recherches de mines
d’or, d’argent envoyée là par mer, au temps de la navigation phénicienne par
les Rois David et Salamon (10 s avant
J.-C.) avaient débarqués dit la tradition des Rabbins , sur la cote
de la région oued Noun.
Tillite fut un centre juif important,
a proximité des sites miniers d’argent et de l’or (voir l’actuelle mine de
Tiouite, et celle D’Imider qui ont déjà été exploitées avant l’époque
Idriside…) elle a eu durant sa longue existence des relations importantes avec
d’autres colonies juives installées dans les régions voisines du Draa, Ziz, et
Toudgha.
Il suffit de procéder à des
recherches minutieuses pour découvrir les traces d’un passé très lointain.
Pour citer le sociologue Marocain
Paul Pascon, on peut dire qu’il ya dans le Dadès une géographie du sacrè.les
pôles des saintetés ne sont pas distribues au hasard « .réf : le
Haouz de Marrakech »
Non loin de Tillite dans le ksar
Amadnagh se trouve le site de Lalla Satî Meryem, ce toponyme est déjà d’origine
sémitique. D’après la tradition orale cet endroit était un ancien Mellah. Une
hypothèse d’explication, peut être avancée en se basant sur la
sociolinguistique : Amad_nagh
c’est un mot composé d’origine Amazigh’ il s’agit de Madden _annagh qui
peut être traduit en français par : (ces gens là,) par apposition aux gens autochtones qui habitent le même
lieu. Et la présence de Satî Meryem ne contredit pas mon hypothèse…
Charles de Foucault qui a visite
Tillite à la fin du 19 siècle a remarqué la présence d’une colline au centre de
la citée, dominant la vue sur toute la
vallée du Dades .Il s’agit de la colline D’Akboub chère à nous les ait Tillite,
c’est notre coupole, al kouppa en arabe, avec tous les sens que peut revêtir ce
terme….
D’après une étude du professeur
jacques Berque, la coupole dérive d’un mot sémitique Kbu.
Selon mon interprétation, Akboub
n’est que la forme adaptée en langue Amazigh du vieux mot sémitique fossilisé
Kbu. -6-
Cette colline qui abrite des
villas en ce moment, a joué un rôle stratégique durant plusieurs siècles. C’est
un lieu de surveillance de L’espace par excellence.
Al ‘époque Almouahade, ce lieu
était une forteresse naturelle ou sont stationnés les soldats du sultan, pour
surveiller le trafic des caravanes qui relient la capitale Marrakech, au pays
du Soudan (Tarik Addahab, route de L’OR)
Lors d’un entretien en 2004, avec
le chercheur Bert Flint, portant sur la découverte à Tillite, d’un article de
fabrication artisanal en cuir, teint en couleur vert émeraude, appelé vert de
Kano -7- on découvre que ce sont de très joli
babouches en cuir fabriquées autrefois à Tillite dont le professeur m’a montré
une paire ,ce qui a fait le sujet d’une discutions et d’un commentaire..D’après
Bert flint, grand spécialiste de l’art rural Marocain : ce vert n’existe
nulle part sauf qu’à Tillite au Maroc, et dans son pays d’origine Kano en
Afrique stub saharienne. C’est le signe du vestige d’un glorieux commerce
caravanier, que le Maroc avait pratiqué durant plusieurs siècles avec les pays
d 'Agadez et Tombouctou..
En guise de conclusion, nous
pouvons avancez que la citée de Tillite est un musée en plein ciel, qu’il faut
conserver avant que le temps et les gens en abusent. -8-
La grand mosquée de Tillite a
malheureusement subi de grands dégâts, elle n’a gardée que le squelette de ce
qui a été l’œuvre monumentale des Ait Tillite, avec eux tous les habitants du
grand Dadès -9-
Brahim Abdelwahed, chercheur.
- Références bibliographiques :
- La malédiction du saint_ Daniel j. CHROETER 2001, texte en anglais
- Al baydak _Akhbar Al Mahdi
- Amdnagh, d’après la division tribale le ksar appartient à la fraction des ourtguines qui existent déjà au temps des al Almouahad -9-les savants et juristes Ali Dadsi et Mohamed Dadsi ont enseigné à Mosquée de Tillite, à l’époque des Saadiens. Voir leurs œuvres manuscrits à la bibliothèque nationale, Rabat.
- Mohamed EL Manouar, monographie de la commune de kamis Dadès1997.
- Simon Levy, Essai d’histoire et de civilisation judéo-Marocaine2001.
- Normes et valeurs dans l’islam contemporain Bayot 1966.
- Communication orale du professeur Birt Flint 2004.
- Article récent du professeur Mohamed Elmedlaoui paru dans la revue Etudes et documents berbères n32_2013 « intitulé les judeo_berberophones revisités à la lumière du lexique et de la philologie berbère».
- Les savants et juristes Ali Dadsi et Mohamed Dadsi
ont enseigné à Mosquée de Tillite, à l’époque des Saadiens. Voir leurs
œuvres manuscrits à la bibliothèque nationale, Rabat.
Ancienne Mosquée de kssar Tiilite 1993 Antiquité Tiilite 1994
dimanche 8 février 2009
Tiillite Dades
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